La première révolution industrielle

LA FABRICATION DU SUCRE DE BETTERAVE



Une des conséquences de la révolution industrielle fut la transformation de l'alimentation humaine, jusque-là dominée par les « grains», blé, orge, seigle, vesces... D'autres produits alimentaires les concurrencèrent, la pomme de terre bien sûr, mais aussi la viande, les laitages et le sucre, ce dernier produit de luxe jusqu'au début du XIXe siècle, en provenance des Indes orientales et occidentales. Ce fut le chimiste allemand Marggraf qui, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, mit en évidence la présence de sucre dans la betterave et réussit à l'en extraire et à le purifier. Il ne fut pas tiré parti de cette remarquable invention avant le Blocus continental, encore que la production industrielle de sucre de betterave se heurtât à de grandes difficultés. Au cours de la première moitié du XIXe siècle, la fabrication se perfectionna, au point que le sucre de betterave concurrença durement celui de canne, après le retour à des conditions commerciales normales, ceci grâce aux perfectionnements apportés par les fabricants eux-mêmes. Dans cette fabrique, on voit, au premier plan, des broyeurs, actionnés mécaniquement, produisant un jus qui passe à la cuite. La cuite, au second plan, a pour objet d'amener le liquide à un point de saturation tel qu'il permette la cristallisation du sucre. Elle s'était d'abord faite à l'air libre et à feu nu dans des chaudières rectangulaires, puis, comme c'est le cas ici, dans des chaudières sous pression chauffées à la vapeur. Toute la manutention est faite avec des moyens très simples par des hommes et des femmes qui travaillent ensemble dans ces ateliers surchauffés.
Gravure de 1843. Copyright by Bibliothèque Nationale. Paris.

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